Après un repos hivernal de courte durée, les abeilles sont de nouveau sur le pont, et l’apiculteur se doit d’accompagner un début de printemps idéal en Lozère. Dès la fin février, les conditions météo et les températures douces ont permis l’ouverture des ruches et les premiers bilans.
Plutôt bon dans le sud ouest Lozérien entre Causse et Aubrac, où les mortalités hivernales sont plutôt faibles. Cependant les ruchers ont été fort harcelés l’automne dernier par le frelon asiatique dans certains secteurs. Son implantation se confirme en sud Lozère, et sa présence inquiète le monde de l’apiculture, bien démuni face à ce redoutable prédateur de l’abeille, mais nous en reparlerons…
Mars est venu confirmer février, et les colonies ont très rapidement pris de l’ampleur, nullement contrariées par les quelques brefs refroidissements. Le début de saison est marqué par la floraison du saule, qui donne le départ des premières rentrées conséquentes de nectar et de pollen dans les ruches. Bien souvent nos abeilles ont du mal à bénéficier de cette manne précoce, à cause de conditions météo froides, mais cette année elles ont pu en profiter pleinement. Cette aubaine a stimulé de manière importante le développement des colonies, par le biais d’une accélération de la ponte de la reine-mère. La reine, unique femelle fertile de la ruche, adapte le rythme de sa ponte en fonction des conditions extérieurs et des rentrées de nourriture. La reine pond au centre du nid, dans la partie la plus chaude (35°C). Celle-ci pond un œuf par alvéole, et l’ensemble des alvéoles pondues forme le couvain. De chaque œuf émerge une larve, trois jours après la ponte, qui sera nourrie environ 6 jours (couvain ouvert), avant d’être « enfermée » sous un opercule de cire (couvain operculé), d’où, après plusieurs mues, émergera une abeille adulte (une vingtaine de jours après la ponte).
Tout s’accélère fin mars, la végétation prend de l’avance, ainsi que les floraison : Buis, prunelier, fruitier, et bien sur pissenlit. Là on assiste à une véritable explosion de la population des ruches, et la puissante odeur du nectar de pissenlit embaume les ruchers. Il faut suivre de près les colonies, car les premiers signes de l’essaimage apparaissent lors de cette miellée, et l’apiculteur doit profiter de ces conditions pour augmenter son cheptel et la taille des ruches par la pose de hausses (magasin à miel).
Cette situation qui semble idyllique, ne laisse pas supposer de la suite de la saison : Un retour de conditions plus froides pourrait rapidement mettre à mal les réserves de miel de ces colonies populeuses, les floraison pourraient se chevaucher, et l’absence de précipitations entraver le développement de la flore.
Il faut pouvoir être réactif et anticiper toutes les situations. C’est cette incertitude qui fait que chaque saison est unique, en bien ou en mal, et qui peut mettre les nerfs de l’apiculteur à rude épreuve. Pour l’instant ce début de saison en fanfare est de bon augure.
A suivre…
Damien Berthoulat, avril 2017
